Myriam Laidet : « Et si le futur d’un paysage viticole se construisait avec la collectivité ? »
Zoom sur les paysages viticoles du futur… Pour Myriam Laidet, urbaniste, les paysages sont la matérialisation de notre organisation collective. De ce que l’on souhaite conserver, de ce que l’on oublie. Les paysages, et notamment les vignobles tant admirés, peuvent aussi être la clé de voûte d’un projet commun.
Réinventer la vigne / Episode 10 – Propos recueillis par Julie Reux

Myriam Laidet est urbaniste. En 2003, elle est chargée de coordonner un plan de gestion du paysage culturel du Val de Loire, bien Unesco depuis 2000. Elle découvre alors la portée du paysage viticole. Elle participe aux travaux menant à la Charte de Fontevraud, et suit de près les dossiers d’inscription de grands vignobles européens au patrimoines mondial. 19 paysages viticoles ont été inscrits par l’UNESCO, dont trois en France (Saint-Émilion, les climats de Bourgogne, les maisons de Champagne).
Définition européenne du paysage : « Partie de territoire telle que perçue par les populations dont le caractère résulte de l’action des facteurs naturels et/ou humains et de leur interrelation. »
Trois paysages viticoles sont classés Unesco en France. Ont-ils pour vocation de rester figés pour l’éternité ?
Myriam Laidet. « Non, justement, pas du tout. Quand un bien est reconnu par l’Unesco, ça veut dire qu’il est une partie de la mémoire de l’humanité, qu’il faut préserver à ce titre. On estime par exemple que les climats de Bourgogne, en tant que modèle de viticulture de terroir, sont un élément de la mémoire de l’humanité. Mais sa préservation relève de toute une alchimie. Un paysage, c’est une infrastructure, une représentation d’un territoire. C’est comme les grands traits d’un dessin, qu’il faut bien maintenir pour le reconnaître. Mais entre ces grands traits, il y a des nuances de couleur, de forme, de matériaux. Et c’est là où on peut s’adapter. C’est comme un individu. Il a beau grandir, on le reconnait. Il a toujours les mêmes yeux, la même forme de visage. Il a une structure, une génétique, qui est son patrimoine. Mais bien évidemment, il évolue. Il interagit avec son environnement. »
À qui appartient un paysage viticole ?
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