Kit de survie / Décryptages

#5 Le Giec et le vin : oui, il y a un rapport entre les courbes du CO2 et votre bouteille de rosé

Le Giec et le vin n’ont a priori aucun rapport. Pourtant, pour bien mesurer les défis climatiques auxquels la filière viticole doit faire face, c’est très utile de comprendre les grandes lignes des fameux rapports. En avant !

🤓 Les milliers d’études compilées par le GIEC ont conduit les chercheurs à dresser plusieurs scénarios, appelés RCP et généralement illustrés par les courbes de nos émissions carbone (ou GES). Chaque scénario d’émissions de gaz à effet de serre peut être associé, via des modèles mathématiques à des niveaux de réchauffement potentiels, exprimés en degrés celsius.

📈 Il y a plusieurs scenarios. Le scenario RCP 4.5 est celui d’une stabilisation des émissions GES aux alentours des années 2050, et donc de la hausse des températures autour de 2°C à la fin du siècle.

Le scénario 8.5 est celui du pire : une augmentation continue des émissions GES et une hausse des températures de 4°C en moyenne (donc beaucoup plus dans certains coins de la planète).

Ca fait mal de le dire, mais aujourd’hui, nos émissions GES continuent d’augmenter, et rien ne laisse penser que les objectifs de réduction (l’accord de Paris, par exemple) vont être atteints. Il est encore temps de changer d’itinéraire, mais pour l’instant, nous filons tout droit vers le RCP 8.5.

 

Comprendre le lien entre les rapports du Giec et le vin.
 Le Giec et le vin : faire le lien

🍷 Et pour le vin alors ? Une étude américaine de 2013 projette une disparition de 50% du vignoble mondial (-60% en Californie, -68% dans le bassin méditerranéen) si la température augmente de 3°C.

L’étude Laccave de l’INRAE projette quant à elle la disparition du modèle viticole français, de “terroir”, si l’on dépasse 2°C d’augmentation.

En mars 2024, une étude publiée dans la revue scientifique Nature Reviews Earth and Environment a mis en avant les impacts à l’échelle du vignoble mondial. Conclusion : 90 % des régions viticoles côtières et de basse altitude du sud de l’Europe et de la Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité à des rendements économiquement soutenables d’ici la fin du siècle si le réchauffement global dépasse +2 °C.

 

Evidemment, il y aura des drames beaucoup, beaucoup plus graves que la disparition de notre pinard, ne nous trompons pas de priorité.
Mais derrière nos bouteilles de vin, il y a des hommes et des femmes, des entreprises, des filières et parfois des régions entières. Le propos de Vinofutur est aussi de sensibiliser à l’urgence climatique à travers le vin. De donner à voir comment ces bouleversements vont toucher des choses que l’on croyait immuables.

 

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